De nos jours, ce n’est pas payant d’être bien, semble-t-il. Toute l’attention des gens est portée vers les estropiés, les handicapés, les victimes d’abus, les malades, ceux qui sont menacés d’extinction, et on les paie. Personne ne veut dépenser son temps précieux avec quelqu’un qui est bien. Le temps, c’est de l’argent. On est payés pour le temps qu’on passe avec ceux de la liste ci-dessus. Si ce n’est pas en argent sonnant, c’est sous forme d’écussons, signe de bon travail karmique, avec lesquels on peut acheter son entrée au ciel. Le problème est que les bien portants sont de moins en moins nombreux et que ce sont des malades qui prennent soin des malades. Si les choses continuent ainsi, ce ne sera plus payant d’être malade.
Monica Hathaway, M104
Traduction Maryse Pelletier