On passe probablement la plupart de son temps à travailler pour se transformer en un repas intéressant pour l’appétit sensoriel de quelqu’un d’autre. Même l’idée de l’illumination pourrait être un plat succulent du festin de l’esprit.
J’ai remarqué que, à travailler sur le corps et à souhaiter sa santé – dans le sens le plus plein -, on continue à y projeter de la confusion, par exemple des images de ce qu’on pense être attrayant en vertu de notre conditionnement culturel. À cause de ces modes auxquelles on adhère, la configuration naturelle du corps devient confuse et ne peut pas répondre à la demande de se mouler à ces images mensongères.
On mêle le réel et la pensée. La séduction qu’on veut atteindre est malsaine et déséquilibre le corps, ses systèmes et ses formes. Votre corps ne peut ressembler qu’à un vrai corps pour demeurer en santé. Si on lui dit de regarder, de sentir, de résonner, de goûter, de ressentir et de penser séduction selon le style des corps de nobles messieurs-dames, il ne peut que paraître troublé, tordu et déséquilibré, oscillant comme un pendule entre ni ceci ni cela. Son centre tombe en panne. Dans la recherche narcissique du goût, de l’allure, de la sensation et de la pensée de l’autre, et du fait qu’il vous accepte comme un être à six sens, le fonctionnement sensoriel devient confus. On se regarde de la même façon que, supposément, un autre nous regarderait, cet autre étant une vision culturellement conditionnée d’être.
Laissez tomber les tentatives d’attirer ou de plaire, et trouvez le vrai centre de ce corps à six sens que vous avez. Donnez à votre corps le message qu’il est libre d’être ce qu’il est dans sa structure et sa fonction.
Note : On choisit même son travail ou sa profession selon ce que l’autre pense ou dit attrayant en vertu de son conditionnement culturel.
Monica Hathaway, M104
traduction de Maryse Pelletier