Quand le temps nous est donné

À 20 ans, je voulais que mon esprit se développe, que mon savoir gonfle jusqu’à éclater, que mon énergie décuple, que mon nom résonne loin autour de moi ; je me voyais comme une sorte de nuage bénéfique s’étendant jusqu’à l’horizon, et chacun, sous ce nuage, se sentait mieux, plus intelligent, plus heureux.

Aujourd’hui, je sens et je sais que j’appartiens à la terre – je sens mes racines sous mes pieds – à l’énergie qui se transforme incessamment, à la lumière qui se déploie pour créer l’ombre et la chaleur. Je ne suis qu’une manifestation de la vie elle-même, de sa force, de sa transformation, de son impermanence. Je n’ai presque plus ni nom, ni goûts personnels, je fais ce qu’il faut pour rester en vie parce que ça fait partie de mon être, de mon ADN, j’essaie d’alléger toujours davantage les zones sombres de mon corps et de ma mentalité et je suis reconnaissante (envers qui ou quoi, je ne sais) du simple fait de vivre grâce à ce corps que j’ai et qui vieillit tout doucement.

J’admire le ciel, la terre, les plantes et les animaux, qui sont leur essence incarnée – quelquefois je voudrais que ma vie soit aussi simple et belle que la leur – et je m’émerveile et m’étonne sans cesse de la façon dont se conduit la race humaine, à laquelle je ne suis pas terriblement fière d’appartenir, au bout du compte.

Voilà.

On change, quand le temps nous est donné.

Vision du centre

Les gens grands se plaignent d’être loin du sol et les petits, d’en être très près. Les grands souhaiteraient être plus petits et les petits, plus grands. La grande question est : « Vaut-il mieux vivre dans un penthouse que dans rez-de-chaussée? » Je ne saurais le dire, vous non plus sans doute. Mais en attendant, vous pourriez jouir de votre enviable stature actuelle.

Monica Hathaway, M104
Traduction Maryse Pelletier

Vantardise

Comment suis-je devenue ce que je suis? En bien, quand j’étais enfant, j’ai vécu dans environnement difficile et maman m’a dit que si quelqu’un me frappait ou se mettait en travers de mon chemin, il fallait frapper ou repousser – ou utiliser n’importe quelle tactique de survie qui paraissait appropriée. Dans quel environnement ai-je été élevée? Sur la planète terre. On dit que c’est un des environnements les plus difficiles de l’univers.

Monica Hathaway, M104
traduction Maryse Pelletier

Le voilà!

Photo de profil : une révélation!

Photo de profil : une révélation!

Le voyez-vous?

IMG_2699 Camouflage réussi!

Qui est là?

Puisque nous existons tous dans l’espace mouvant de l’ici et maintenant, il n’y a rien à quoi se tenir ni personne à qui faire confiance. Les voeux, les promesses et les votes sont des créations frivoles de l’esprit pratique qui se replie constamment sur soi. Allez! Présentez-vous au vent et aux vagues rugissantes.

Monica Hathaway, M104
traduction de Maryse Pelletier

Hé!

Si vous ne pouviez voir, entendre, sentir, goûter ou toucher, vous seriez incapables de penser l’existence d’un je (qui est vous). À coup sûr, le miracle des sens est à l’origine de la création d’un terrain vague qui nourrit la machine dont la seule fonction est le recyclage de l’être.

Monica Hathaway, M104
traduction Maryse pelletier

Qui êtes-vous?

C’est peut-être vrai que le monde est un théâtre dans lequel nous sommes tous des acteurs, sauf que, d’un moment à l’autre nous changeons de rôle. Dans notre texte, nous sommes le personnage principal ; dans celui des autres, nous sommes soit un personnage secondaire, un personnage tertiaire ou un figurant.

Quand la lune est pleine, les étoiles pâlissent.

Monica Hathaway, M104
traduction de Maryse Pelletier

Camaraderie

Je me fous de ce que vous pouvez faire ou pas, de ce que vous avez ou pas. Le simple fait que vous soyez ici est un miracle qui n’a besoin d’aucune amélioration.

Monica Hathaway, M104
traduction Maryse Pelletier

Sans retour

Quand on travaille dans le sens samsarique (celui de la roue de l’existence, non spirituel), on s’attend à être payés pour les efforts qu’on fait en vue du bien commun ou de la cause qu’on a décidé de soutenir. Ça peut être de vendre des cosmétiques à des adolescents boutonneux ou de vieilles personnes ridées, ou des remèdes contre le SIDA et le cancer à des malades spirituels. Peu importe ! Notre conditionnement nous amène à espérer une rétribution pour notre travail.

Le travail sur le sentier (de la spiritualité), c’est autre chose. Il ne vous assure ni ne vous promet que ce que vous recherchez dans le travail samsarique sera encouragé par des récompenses, et il ne vous promet pas de vous hisser à un niveau de vie différent et prometteur. Le travail sur le sentier vous offre la perspective d’accueillir des désirs insatisfaits qui s’égrènent comme une image en papier mâché trempée d’eau, et d’en être reconnaissants. Les désirs n’y sont pas comblés. Ils s’anéantissent, ils disparaissent comme des épaves et des débris flottant sur la mer des fous. Les récompenses et les punitions sont des orgasmes générés par la séduction de désirs démesurés et ne génèrent que davantage de désir d’en expérimenter d’autres. Ils constituent une barrière d’insatisfaction infranchissable. On n’en a jamais assez. Jamais.

Le travail sur le sentier permet de voir à travers la solidité des désirs aussi bien qu’à travers la barrière qui les rend inaccessibles. Ces deux-là ne font qu’un. Ils sont reconnus pour ce qu’ils sont, des mirages transparents dans l’espace ouvert, et n’ont aucune vie que celle que vous leur donnez.

Monica Hathaway, M104
traduction de Maryse Pelletier