Cadeau de Pâques!

Photo : D.D.
Entre ceci et un pissenlit, je ne sais quoi choisir, sauf à dire que cette fleur-ci est plus rare, et plus tropicale.

Un corps sain à partir d’une vision saine

On passe probablement la plupart de son temps à travailler pour se transformer en un repas intéressant pour l’appétit sensoriel de quelqu’un d’autre. Même l’idée de l’illumination pourrait être un plat succulent du festin de l’esprit.

J’ai remarqué que, à travailler sur le corps et à souhaiter sa santé – dans le sens le plus plein -, on continue à y projeter de la confusion, par exemple des images de ce qu’on pense être attrayant en vertu de notre conditionnement culturel. À cause de ces modes auxquelles on adhère, la configuration naturelle du corps devient confuse et ne peut pas répondre à la demande de se mouler à ces images mensongères.

On mêle le réel et la pensée. La séduction qu’on veut atteindre est malsaine et déséquilibre le corps, ses systèmes et ses formes. Votre corps ne peut ressembler qu’à un vrai corps pour demeurer en santé. Si on lui dit de regarder, de sentir, de résonner, de goûter, de ressentir et de penser séduction selon le style des corps de nobles messieurs-dames, il ne peut que paraître troublé, tordu et déséquilibré, oscillant comme un pendule entre ni ceci ni cela. Son centre tombe en panne. Dans la recherche narcissique du goût, de l’allure, de la sensation et de la pensée de l’autre, et du fait qu’il vous accepte comme un être à six sens, le fonctionnement sensoriel devient confus. On se regarde de la même façon que, supposément, un autre nous regarderait, cet autre étant une vision culturellement conditionnée d’être.

Laissez tomber les tentatives d’attirer ou de plaire, et trouvez le vrai centre de ce corps à six sens que vous avez. Donnez à votre corps le message qu’il est libre d’être ce qu’il est dans sa structure et sa fonction.

Note : On choisit même son travail ou sa profession selon ce que l’autre pense ou dit attrayant en vertu de son conditionnement culturel.

Monica Hathaway, M104
traduction de Maryse Pelletier

Tout un travail!

Pitoyable, que cette petite bête quasi chauve appelée homme. Il se pense omnipotent. Il s’est donné la tâche de contrôler le nombre de naissances et de morts qui peuvent lui arriver. Il ignore que sa destinée est l’ici et maintenant. Il est vraiment nul en mathématiques. Il ne peut même pas voir la vraie équation, comment diable va t-il pourvoir un jour la résoudre?

Monica Hathaway, M104
traduction de Maryse pelletier

Aujourd’hui, le jacaranda est en fleurs

Juste à temps pour Pâques.

Plus, toujours plus

Les pensées et les actions des êtres vivants ne suivent aucun modèle. Il n’y a jamais suffisamment d’histoires écrites au sujet de leur immortalité. Dans les croyances politiques, religieuses et culturelles, le bon et le mauvais sont entremêlés, désordonnés. Le royaume des sens est le siège d’une constante lutte entre le bien et le mal.

Apparition, disparition, survie, ce qui doit survivre et ce qui doit disparaître, tout est pareil, tout se confond.

Monica Hathaway, M104
traduction de Maryse Pelletier

Oeuvre mouvante 2

Image mouvante 2 Clément Pelletier

Clément Pelletier

À quoi tu penses ?

Ah, la terrible question. Qui n’a pas eu envie de la poser des centaines de fois par jour, par mois, par année ?
Quand j’étais une jeune amoureuse, j’étais inquiète. Très inquiète. Et si mon amoureux ne m’aimait plus, soudainement ? Et si, quand il reposait près de moi après l’amour, il ne pensait pas à moi, mais à une autre ? Et s’il s’ennuyait ? Et s’il voulait partir ? Dans un pays étranger par exemple ?
J’étais, je le sais maintenant, une amoureuse ignorante, angoissée (qu’on se rassure, pas à toute heure du jour et de la nuit !), mais silencieuse. Je ne posais la question « À quoi tu penses ? » que si je me sentais bien, si je le sentais bien, si… Pas souvent, en somme.
Ce qui m’a rappelé la fichue question et sa charge angoissée de jadis, c’est que je l’ai posée l’autre jour à mon amoureux.
On finissait de manger, on n’avait pas beaucoup parlé, je le sentais ailleurs, je ne sais où, mais ailleurs. Il réfléchissait, ou il faisait des listes dans sa tête, ou…
« Où t’es rendu ? » que je lui ai demandé — ce qui signifie, vous l’admettrez, la même chose que le fatidique : À quoi tu penses ?
Il lui a fallu quelques secondes pour se ramener devant moi, au présent, et il m’a défilé une liste de dimensions diverses de clous et de vis qu’il devait se procurer, son inquiétude sur les épaisseurs de papier sablé et sur l’intensité des LED qu’il voulait acheter, quelques interrogations sur des fils d’ordinateur qui nous manquent, un questionnement sur les chargeurs de batteries 9 volts…
J’étais, moi, déjà ailleurs.
Finalement, je ne regrette pas d’être restée silencieuse à côté des jeunes amoureux de ma jeunesse. Quoique… je serais peut-être meilleure en menuiserie aujourd’hui, qui sait ?

Nuit 1

Clément Pelletier

Clément Pelletier

La nuit par la fenêtre

Quand, le soir, après avoir lu à satiété dans mon lit, j’éteins ma lampe, m’allonge dans le noir et me couvre jusqu’au cou, je me tourne vers la fenêtre de ma chambre. Je regarde ses contours se dessiner lentement, encadrant la nuit. Une nuit cloutée d’étoiles, ou sombre et lourde, ou marine, ou presque blanche, selon le temps et la lune.

Du regard, je plonge dans ce qui m’apparaît alors comme l’infini, et la matière grise à l’intérieur de mon crâne commence à contempler l’immensité à laquelle elle a accès. Elle se pose des questions, essayant de décoder cette image sidérale comme une minuscule fourmi essaie d’appréhender le baobab géant dont elle prendrait au moins trois jours pour faire le tour.

Qu’est-ce que c’est que ce vide ? Jusqu’où va-t-il ? Pourquoi est-il noir ? Qu’est-ce que c’est, le ciel ? La lumière, cette réalité prodigieuse, aura-t-elle changé demain, ne serait-ce que de manière infinitésimale ? Et où donc va-t-on, quand cette impulsion électrique mystérieuse qu’on appelle notre vie se détache de nous ?

Ainsi, je laisse l’espace me pénétrer. Jusqu’aux os. Jusqu’à ce que je n’ai plus ni question, ni inquiétude ni, d’ailleurs, de réponse.

C’est sans doute cela qu’on appelle le sommeil.

Oeuvre mouvante 1

Clément Pelletier

Clément Pelletier