Quand je suis dans une foule, dans une ville inconnue, et que je regarde un après l’autre les individus qui la composent, je me dis que chacun de ces êtres prétend avoir une vie différente, singulière, vachement intéressante et voudrait faire le sujet d’un roman. Mais quand, de loin, je vois toutes ces vies prétendument différentes, empêtrées les unes près des autres, marcher dans un même mouvement autour d’une vieille église ou devant des vitrines, je me dis qu’il n’y a aucune différence, vraiment, entre eux, et que leur plus évidente et parfaite similitude est cette impression qu’ils donnent de vouloir être différents.